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« La crise a mis plus d’humanité dans nos entreprises »

Pénélope Maraval, Reforma

De vendeuse de chaussures à consultante en management… C’est le parcours de Pénélope Maraval, fondatrice et présidente de Reforma, spécialisée dans l’accompagnement et la formation des chefs d’entreprise. Il y a quelques semaines, elle donnait à Dubaï une conférence sur l’art du management. « Ce voyage, en pleine crise sanitaire, a été une chance pour moi », se remémore Pénélope Maraval, encore enthousiasmée par cette mission durant laquelle elle a enseigné à une cinquantaine d’adultes en formation de leadership. Cerise sur le gâteau, l’Argelésienne de 30 ans y a partagé la tribune avec l’un de ses inspirateurs, Idriss Aberkane. Ce chercheur et youtubeur à succès a donné des centaines de conférences sur le biomimétisme, sujet qui passionne la jeune femme. « Si nous observons la nature, elle a un système de management incroyable, résume-t-elle. Nous y trouvons l’équilibre, le respect de chacun, le vivre ensemble. » Ces notions fondent ses interventions dans les entreprises qui l’embauchent en tant que consultante. La mission de la présidente fondatrice de Reforma: apprendre aux dirigeants à mieux guider leurs équipes, et les accompagner dans leur développement en tant que manager. Son travail débute par une observation du lieu et des interactions au sein des équipes, nourrie par sa connaissance en synergologie (la science de la communication non verbale). « L’expression des secrétaires quand on arrive, par exemple, est un indicateur pour évaluer le climat d’une société, livre la trentenaire avec un petit sourire. Il y a plein d’indicateurs qui sautent aux yeux quand nous savons les détecter. » Son diagnostic n’est pas toujours accepté d’emblée par les chefs d’entreprise. Il leur faut parfois un moment avant de revenir vers elle. « Souvent, ils ont du mal à se remettre en question. Pourtant, savoir le faire est un facteur de réussite. » Après l’analyse, place à la formation. Pénélope Maraval utilise plusieurs outils pour amener les décideurs et les acteurs d’une entreprise à modifier leur comportement. Mise en situation, entretien, cas pratique… Elle part parfois de loin. « Ne serait-ce que dire bonjour le matin en arrivant! Cela peut changer une journée. Un salarié bien managé est un salarié plus heureux, et un salarié heureux est un salarié plus productif. C’est un cercle vertueux. » Aux sceptiques, elle présente un constat: « L’indicateur primordial de l’efficacité de mon travail est une hausse du chiffre d’affaire de l’entreprise, dans 80% des cas. Plus vous connaissez votre salarié, mieux vous savez sur quel levier appuyer afin de créer une dynamique positive autant pour les salariés que pour le développement de l’entreprise. » Flash-back: Pénélope Maraval a 15 ans. Elle a décroché son premier travail, un boulot d’été. Elle vend des chaussures à Argelès, la ville où sa famille vit depuis deux générations. « Mon premier patron était infâme, se remémore-t-elle. Il nous parlait tellement mal! En terme de management, il était exécrable. Et ça me paraissait fou qu’il me traite comme ça alors que je travaillais pour lui, en plus pour un si petit salaire! C’est là que j’ai décidé que je serai mon propre patron, pour ne plus être commandée de cette manière. » C’est aussi à ce moment que se construit toute sa vision du monde de l’entreprise. « Quand vous êtes chef d’entreprise, les salariés travaillent pour concrétiser votre rêve. C’est en partie grâce à eux que vous y arrivez. Il faut rendre à César ce qui est à César. Considérer ses salariés, c’est normal! Et c’est bon pour les affaires! » À peine sortie de l’adolescence, la jeune femme ouvre un commerce de vêtements sur les marchés de sa ville natale. Un stand, deux stands, trois stands… À 20 ans, trois vendeuses travaillent pour la jeune Pénélope Maraval, qui parallèlement continue des études de management. Ensuite, direction Montpellier où elle continue son cursus, avant de se spécialiser dans la formation professionnelle des adultes. Le tout en travaillant comme responsable et formatrice au sein de l’enseigne de prêt à porter Mango. À l’issue de ce cycle d’étude, son diplôme de formatrice professionnelle pour adultes à peine en poche, elle décide d’ouvrir sa propre société de formation pour les chefs d’entreprise. Retour dans les Pyrénées orientales: « Je voulais me rapprocher de chez moi, j’aime le pays où j’ai grandi. Je m’y suis finalement fait une place plutôt rapidement. Nous sommes assez peu à réaliser le type d’accompagnement que je propose.». Alors même que l’économie tourne au ralenti depuis le début de la pandémie, les services de Reforma continuent d’intéresser. Soudain désoeuvrés, contraints à fermer ou à ralentir leur activité, de nombreux dirigeants profitent de ce temps libre pour se former. « Nous vivons un moment historique, nous sommes tous logés à la même enseigne, cela nous rassemble, observe Pénélope Maraval. J’ai remarqué que les dirigeants que j’accompagne, en présentiel comme en visio, se tournent beaucoup plus vers leurs salariés. Ils les découvrent, les redécouvrent. Cette crise a mis plus d’humanité dans nos entreprises. »

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